Une exposition inédite du dissident chinois Ai Weiwei
Ai Weiwei ou l’art arme de combat
L’artiste chinois Ai Weiwei expose à la corderie nationale à Lisbonne. Rapture (Enlèvement ) réunit 85 œuvres, très souvent de grandes dimensions
Weiwei vit désormais en Alentejo, dans le sud du Portugal, où dit-il « il a trouvé le confort et la paix »
L’artiste suit deux axes pour cette immense exposition de 4000 m2. L’un est celui de l’imaginaire, l’autre au contraire est celui de la dure réalité de l’existence.
Weiwei met en évidence les difficultés grandissantes de la condition humaine encore aggravées par la pandémie covid
C’est aussi une exploration des thèmes qui lui sont chers comme la liberté d’expression, la crise des réfugiés et la censure.
Weiwei un dissident qui dérange
L’artiste a été arrêté par la police chinoise en 2011. Sa disparition tenue secrète quelques temps avait fait craindre le pire.
Libéré sous caution au bout de 81 jours il devra attendre 2015 pour quitter la Chine. S’en suivra une vie d’errance , dans plusieurs pays. Fin 2019 Ai Weiwei s’est installé à Montemor-o- Novo, en Alentejo.
L’un des temps forts de Rapture sont les conteneurs placés côte à côte dans une des ailes de la corderie. Il faut se hisser sur une marche pour pouvoir regarder par le dessus ce que contiennent ces conteneurs .
On y découvre l’histoire de l’incarcération. Celle de Weiwei… ou d’un autre. Le spectateur est saisi, coincé qu’il est dans son rôle de voyeur, comme s’il regardait par le judas de la porte de la cellule.
Un artiste multi facettes
Ai Weiwei est un touche à tout. Sculpteur, architecte, performeur, et vidéaste.
Une série de documentaires projetés par une rangée de téléviseurs est un recueil de témoignages sur la pandémie de coronavirus.
Provocateur, Ai Weiwei nous montre un doigt d’honneur, en photos mais aussi en sculpture en verre de Murano.
Ai Weiwei a collaboré avec des artistes et artisans locaux, et il leur a demandé d’utiliser des matériaux traditionnels d’Alentejo
C’est ainsi qu’’est né l’homme décervelé en liège et l’énorme rouleau de papier toilettes en marbre, l’aboutissement de l’expression de la crise que nous traversons selon l’artiste chinois
Un dissident, un politique, un poète
Ai Weiwei s’amuse à provoquer. Ses bateaux transportant des réfugiés sont en bambou pour montrer la fragilité de leur survivance.
Désormais le caoutchouc des zodiac a enrobé les rescapés des naufrages modernes.
Les deux ailes de la corderie nationale abritent les deux expressions de Weiwei. L’une pragmatique et irrévérencieuse. L’autre, plus politique.
Cependant et ce n’est pas l’unique surprise, c’est la confusion des deux visions, véritable acte engagé.
Devant l’entrée de la Cordoaria nacional, une immense tour composée de 1000 bicyclettes, intitulée Forever bicyclettes , l’une de ses œuvres emblématiques.
A voir à la corderie nationale jusqu’au 28 novembre 2021
Cordoaria Nacional
Avenida da India (itinéraire recommandé: accès par la Rua Junqueira, puis à pied, entrée à 300 mètres.
https://informacoeseservicos.lisboa.pt/contactos/diretorio-da-cidade/cordoaria-nacional