L’aqueduc das Águas Livres ou Eaux Libres

Aqueduc

                                             Un ouvrage impressionnant, véritable emblème

L’Aqueduc est une œuvre monumentale. La dernière de cette dimension de la royauté portugaise.

Il s’appelle Águas Livres. Et la traduction la plus fidèle serait Aqueduc d’eau courante.

Le chef d’œuvre a été construit entre 1731 et 1799 sous le règne de D.João V.

Visionnaire, le roi  a des idées progressistes  et il veut doter Lisbonne d’un système de fourniture d’eau potable  alors que la ville s’agrandit et s’industrialise.

L’eau a toujours été un problème dans la capitale qui pourtant était dotée de source d’eau chaude, à Alfama, ce que ce nom veut dire en arabe.

L’ouvrage est remarquable car il ne se compose pas seulement de ses magnifiques arches au-dessus de la vallée d’Alcântara, au nord-est de Lisbonne. Car l’aqueduc c’est en fait plus de 58 kilomètres de tunnels, séparés en 5 galeries pour alimenter 30 fontaines et des réservoirs.

Ingénieux, l’aqueduc conserve une part de mystère. Certains tronçons, des salles et des réservoirs se visitent : l’édifice se révèle, l’histoire de Lisbonne. Et on a l’impression de jouer les détectives.

Lisbonne-affinités.com a pu pénétrer dans les tunnels grâce au musée de l’eau, qui gère les visites.

Un de nos coups de cœur à Lisbonne.

Aqueduc

                                      Alcântara, un vaisseau de pierre majestueux.

L’aqueduc das Águas Livres  prend naissance à Belas, à une trentaine de kilomètres au nord de Lisbonne. Une soixantaine de sources se réunissent pour donner le ruban d’eau qui autrefois courrait dans les tunnels.

Les ingénieurs ont habilement choisi de faire enjamber la vallée d’Alcantara à ce cours d’eau dompté. La pente naturelle a permis d’abreuver la ville en facilitant sa répartition dans les différents bras du système.

Mais pour franchir le vallon, il a fallu construire ces immenses arches. La plus haute fait 65 mètres de haut et 32 de large.

L’eau circulait dans un couloir de pierre, protégée des saletés et surtout de l’évaporation.

Aujourd’hui les arches se visitent et la balade est impressionnante mais sans danger. On pénètre par le jardin de Campolide qui permet de longer à l’extérieur la conduite principale.

Avant d’atteindre l’extrémité de l’aqueduc un passage permet de traverser le tunnel et de remonter vers le point de départ.

On a alors la possibilité de découvrir l’intérieur de l’aqueduc.

                         Un ouvrage résistant qui a façonné le paysage urbain

Ce n’est peut être pas évident au premier regard, mais l’ancien système d’approvisionnement d’eau potable a façonné Lisbonne.

Déjà, c’est un ouvrage très résistant : il a survécu sans pratiquement aucun dommage au tremblement de terre de 1755 qui a ravagé la ville.

Il venait d’être fini de construire !

Quelques-uns de ses bras sont visibles, comme par exemple celui du jardin des Amoreiras.

La galerie du Loreto part de la maison de l’enregistrement (casa do Registo) et se termine au promontoire de São Pedro d’Alcântara (près du Bairro Alto)

C’est une visite singulière dans la pénombre, ce  qui renforce le côté mystérieux. La balade fait 1,6 km et le plaisir est total lorsque l’on refait surface, au soleil.

Mais on ne peut pas tout dire !

Outre les arches majestueuses qui se visitent également, on peut voir le réservoir de Mãe d’Água. Un réservoir monumental conçu comme une cathédrale.

Ainsi que le réservoir du Patriarcat (Place Principe Real)  , un autre édifice en profondeur.

La compagnie de l’eau, Epal, fournit tous les renseignements sur son site www.epal.pt

                                            Une architecture fonctionnelle et efficace.

L’aqueduc des Águas Livres est surtout fonctionnel. Son esthétique est classique, sans excès d’ornementation. Après tout, on lui demandait surtout de transporter de l’eau.

Cependant, quelques ouvrages sont dignes d’intérêt.

Par exemple, le chafariz (fontaine) du Rato. Il est situé place du Rato, dans le prolongement du bâtiment du Palais des Ducs de Palmela (rua da Escola Politecnica). L’édifice imposant est de style baroque, construit en 1753-1754.

La fontaine possède 2 becs et un réservoir pour faire boire les animaux.

À noter que les becs régulièrement remplacés disparaissent presque aussitôt.

Un autre chafariz  pourrait passer inaperçu en raison de sa simplicité. Il est tardif, date de 1840, et se trouvait initialement plus haut sur la colline. Trois bacs en pierre et 5 becs permettaient de s’approvisionner. Aujourd’hui c’est un restaurant original.

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                                       L’assassin de l’Aqueduc das Águas Livres

L’Aqueduc est aussi connu pour son assassin qui y rodait et jetait ses victimes par –dessus le parapet. Diogo Alves, que l’on surnommait le « tapeur » était soupçonné d’avoir ainsi envoyé dans l’au-delà quelques 70 personnes.

Curieusement, ce n’est pas pour ces faits horribles qu’il fut condamné à mort en 1840, mais pour le massacre de la famille d’un médecin qu’il avait cambriolé

Le nom de Digo Alves est resté associé à l’Aqueduc, pour quelques frissons supplémentaires.

Et l’histoire dans l’histoire : la tête de Diogo Alves conservée pour être étudiée par la faculté, se trouve toujours dans le formol, à la faculté de médecine de Lisbonne.

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                                            Un aqueduc informé

L’aqueduc, les galeries, les réservoirs et les chafariz sont gérés par EPAL, la société gestionnaire des Eaux de Lisbonne.

https://www.epal.pt/EPAL/menu/museu-da-%C3%A1gua

C’est au musée de l’eau qu’il faut s’adresser pour tout ce qui concerne les visites.

Le musée vaut le détour : une exposition permanente permet de comprendre le cycle de l’eau à Lisbonne. Mais surtout c’est l’occasion d’admirer la station élévatrice des Barbadinhos, extrêmement bien conservée.

On peut lire l’article qui lui est consacré https://www.lisbonne-affinités.com/leau-unmuseu-da-agua/

Les billets pour visiter l’aqueduc proprement dit peuvent s’acheter sur place. Calçada da Quintinha, Campolide.

Au milieu du XIXe siècle, l’aqueduc fut désactivé définitivement .