Plus qu'un ancien monastère, St Vincent cache d enombreux mystères.

Le Monastère de St Vincent -hors-les-murs est l’un des monuments les plus imposants de Lisbonne. Les visites guidées comme celle intitulée « Enterrements à São Vincent » permet de découvrir de vrais trésors.

Le passé juif de Lisbonne est mal connu. L’histoire s’est efforcée de l’oublier ne laissant pratiquement aucun vestige. Aujourd’hui des guides passionnés proposent de remonter le chemin de cette histoire. Suivez le guide

Lisbonne s’est choisie pour symbole une caravelle tirée par des corbeaux. Ce sont ceux de St Vincent, patron de Lisbonne. Aujourd’hui oublié on lui préfère Saint Antoine. Reste une légende et un étendard.

Plus qu'un ancien monastère, St Vincent cache d enombreux mystères.

The monastery of St Vincent Outside the Walls (São Vicente de fora) is one of the most important monuments in Lisbon. Thematic guided tours such as « Burials in São Vicente » make you forget its apparent austerity.

Alfama réserve de belles surprises. On peut y manger original, au Boi-Cavalo qui offre un menu dégustation dans l’esprit fusion, mais épuré. La bistronomie bien pensée.

St vincent hors le smurs lisbonne

Clocher de Santa Cruz. La tour de l’église du château São Jorge vient d’ouvrir au public et offre un magnifique panorama  sur Lisbonne .

La vue porte loin, jusqu’à la rive sud du Tage et la Serra de Arrábida. Mais au premier plan c’est le monastère de Saint Vincent qui révèle toute sa puissance. Alors que sur la droite, l’édifice du terminal de paquebots d’Alfama ressemble à s’y méprendre à une capsule de bière cabossée.

La tour clocher se visite et en 50 marches on accède à son fait, où 4 cloches de belle taille sont en parfait état de fonctionnement. L’une servait à annoncer les mariages, l’autre les enterrements…  C’est un carillon, formé donc de quatre cloches.

Montée au clocher donne le droit de faire sonner l’une ou l’autre des cloches en bronze. On s’aperçoit très vite que le jeu est limité : le bruit est rapidement assourdissant, et par réflexe on se contente d’un petit essai. Les cloches sont de 1789.

La tour est édifiée sur la muraille qui protégerait le château São Jorge, tandis que l’église proprement dite s’abritait sur l’enceinte. On dit qu’elle fut érigée à la fin du XIIe siècle sur l’emplacement de l’ancienne mosquée.

L’édifice que l’on visite aujourd’hui date en fait du XVIIIe siècle. L’église originelle a disparu dans le tremblement de terre du 1 er novembre 1755. L’édifice construit à sa place est à mi chemin entre le bas baroque et le néo classique.  Elle a été soigneusement rénovée, mais ce n’est pas une œuvre majeure. A l’exception toutefois de deux jolies statues de bois, en particulier celle de la Sainte trinité qui jouxte les fonts baptismaux, qui date du XVe  siècle.

Ainsi qu’un tombeau mystérieux, qui selon l’épitaphe gravée sur la pierre, renferme les restes de Dona Isabel de Souza, 1ere chambrière de la Reine Leonor, morte en 1516.

L’église et son clocher sont restés fermés durant 25 ans, et peu de gens se souviennent d’avoir visiter l’endroit. Le lieu est chargé d’histoire : ce fut à cet emplacement que fut construit le premier temple chrétien après la reconquête de Lisbonne sur les Maures, par Dom Afonso Henriques en 1147. De quoi avoir envie de jouer les explorateurs. Ou les guetteurs.

La visite vaut surtout pour le clocher et la vue magnifique qu’il offre sur la capitale.

La montée coûte 2 euros. Une somme modique destinée à entretenir les lieux et garantir l’ouverture des portes tous les jours. Il est possible d’intégrer une visite guidée disponible également en espagnol et en français.

Les visites se font tous les jours de 9h à 21h l’été et jusqu’à 18h en hiver.

église santa cruz du château

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Lisbonne en liesse pour la Saint Antoine

Une exposition de 300 figurines de  céramique retrace la procession du 13 juin, en l’honneur de Saint Antoine, le Saint vénéré de Lisbonne. Une œuvre des frères céramistes Baraça de Barcelos. Largo de São Julião (a partir du 11 juin et jusqu’àu 30 septembre) (photo)

 

Saint Antoine , c’est en théorie celui de Padoue, Italie. Mais n’importe quel Lisboète vous dira qu’en fait il est de Lisbonne. D’ailleurs sa maison natale se trouvait près de Sé, la Cathédrale.

Du moins on le suppose. Seule certitude, le franciscain est bel et bien né dans la capitale portugaise. Et le musée qui lui est consacré, justement près de la Sé, retrace l’histoire de ce personnage qui encore aujourd’hui marque les esprits.

Saint Antoine est le patron du Portugal rôle qu’il partage avec la Vierge marie. Mais c’est aussi celui de la ville de Lisbonne, fonction qu’il partage avec St Vincent, le discret, en théorie le vrai Saint patron.

Peu importe ! les lisboètes vouent un culte fervent à Santo António, notamment depuis le XVIIIe siècle. Sa popularité s’explique par le nombre impressionnant de dons et talents qu’on lui prête.  Saint Antoine est le saint protecteur des pêcheurs, des voyageurs et des marchands, des ânes et des chevaux.  Il veille aussi sur les pauvres, les faibles et les opprimés. Un de ses talents particulièrement appréciés : celui d’être un marieur. On lui demande d’intercéder pour faire un bon mariage ou protéger l’enfant à naitre.

Saint Antoine de Lisbonne– les habitants sont plutôt chatouilleux sur la question- aide aussi à retrouver les objets perdus, tout comme du travail. Enfin il intervient pour le repos des âmes perdues au purgatoire, et son talent de prédicateur est mis en avant dans le musée.

Le petit musée près de l’église de Saint Antoine (Sé, cathédrale » retrace scrupuleusement la vie du saint, dont on connait relativement peu de choses. Surtout, l’iconographie, la statuaire et les représentations du saint qu’on y trouve permettent de comprendre l’importance qu’il a dans l’imaginaire et l’affection collective.

Croyant ou non, il est difficile de ne pas s’intéresser aux rituels, pratiques et autres manifestations du peuple lisboète, qui sait parfaitement doser religion et paganisme.

Le musée de Saint Antoine organise régulièrement des visites guidées, assorties de concerts de fado, sous les voutes du musée dans ambiance informelle. L’occasion d’entendre de bons interprètes de fado, en dehors du cadre des tavernes où on le met en scène.

Ces visites sont mensuelles, réservation servicoeducativo@museudelisboa.pt

Entrée : 5 €. Réduction de 50% pour chômeurs , plus de 65 ans et gratuit jusqu’à 12 ans.

Largo de Santo António da Sé, 22
1100-499 Lisboa
Tel: 218 860 447
info@museudelisboa.pt

http://www.museudelisboa.pt/

 

 

 

Histoire du fado au musée de Lisbonne

Fado. Son histoire est auréolée de mystère. Où est-il né exactement ? et sous quelles influences  est-il devenu le chant de référence de toute une nation.

Il n’y a pas un mais des fados…l’évolution du genre, ses allées et retours entre l’élitisme et le populaire ajoutent à sa complexité. Né en europe il a voyagé jusqu’au Brésil, où il était une danse chantée lascive qui puisait ses racines dans la culture africaine. Puis il quitte la rue et monte dans les salons, et voyage jusuqu?au Portugal ou la guitarre anglaise un temps le rendra tré spopulaire chez les dames bourgeoises. Puis finalement il retournera dans al rue, ou plutôt, dans les tavernes, s’associera á l’univers des bas-fonds, des coquins et des coquines.

Il a gardé ce côté canaille et surtout ce lien avec la vie des petites gens. Aujourd’hui il retourne aussi vers un certain élitisme, celui qu’offre les grandes scènes musicales . Le genre n’est pas mort. Il a deux cents d’existence , 2 siècles dans l’hsistoire d’une nation qui en a 9.

Le fado fascine. Surtout il est étonnant de constater qu’il a perduré jusqu’à nos jours, même si trop souvent il est dévoyé dans des restaurants peu attentifs au maintien de la tradition ou même à la qualité d’interprétation.

Le musée du fado, dans Alfama , situé largo do Chafariz de dentro, propose une série de conférences consacrées à l’histoire du fado. Elles sont proférées par le professeur Rui Viera Nery, musicologue, historien du fado, à qui on doit en grande partie l’inscription du fado au patrimoine de l’humanité de l’Unesco.

Le samedi de 17h30 à 19h. Au total 4 interventions jusqu’au 3 mars, sur inscription et pour la modique somme de 5 € par conférence.

Conférence en portugais

http://www.museudofado.pt/

 

 

pont levis accés chãteau São Jorge

Le château São Jorge couronne la colline qui porte son nom. Emblématique, le château offre une vue magnifique sur Lisbonne en contrebas. Et même si les donjons, murailles, créneaux et autres ponts- levis que l’on admire aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec la place- forte originale, le visiter est un plaisir.

Une nouvelle balade peut d’ailleurs se faire depuis le château São Jorge. Après l’avoir visité, on peut redescendre jusqu’au Musée du fado, près du Tage.

Un circuit qui vient d’être préparé, afin de lier les deux points d’intérêts, et de faire profiter les visiteurs du meilleur de deux mondes : le patrimoine et la culture populaire.

La promenade dure 15 minutes, en pente douce. Bien sûr on peut y consacrer beaucoup plus de temps, si on musarde, activité fortement recommandée par Lisbonne-affinités.

Au château, on vous offre un billet d’entrée gratuit au musée du fado, pour deux billets achetés pour visiter l’ancienne place-forte. On vous remet un dépliant, qui comprend une carte numérotée, et au verso, la description des points d’intérêts.

Le parcours suit en partie les anciennes murailles de la ville, les anciennes portes du château, les tours de défense, les patios semi privés, les églises d’Alfama, São Miguel et São Estevão, autour desquelles la ville moyenâgeuse s’est développée. L’ancienne « judiaria », les places typiques…

A l’embouchure du voyage dans le temps, le chafariz de dentro, la fontaine- abreuvoir, qui ouvre sur le musée du fado.

L’histoire de cette musique si particulière, qui aujourd’hui encore plait tant aux Portugais, y est racontée de forme interactive. De riches archives, des costumes, des guitares… autant d’objet nécessaires à l’imaginaire pour se plonger dans « l’âme » portugaise.

Le fado a été élevé au rang de patrimoine culturel de l’humanité par  l’Unesco : c’est dire le soin qu’on apporte à son étude et à sa pratique.

On aime

La facilité du parcours depuis le château São Jorge et la carte bien faite  pour le suivre (également en anglais). L’offre du billet gratuit.  La découverte d’un musée riche un peu oublié.

On aime moins.

A nouveau l’invitation à rester dans Alfama.  Mais après tout, c’est le cœur historique.

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Le double 9 sert de salle de petit déjeuner à l'Hôte et se transforme en bar à cocktails le soir.ouvert jusqu'à 2h30

le musée du fado a lisbonne

Le Musée du fado est situé place du Chafariz de dentro, au nº1. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.

Entrée 5 euros, mais beaucoup de réductions.

musée du fado

 

 

 

 

Al-usbuna devenue catholique

 

La plus ancienne muraille dont les vestiges sont encore visibles porte le nom de muraille vieille, ou bien de muraille maure (cerca moura). Lisbonne est un gros bourg, connu sous le nom de Olishbuna (calligraphié parfois Ulishbona), convoité par les peuplades nordiques, lorsque la civilisation arabo-berbère conduite par  Tariq ibn Ziyad s’empare d’une partie de l’Espagne, Al-Andalus. C’est un des fils de Tariq, Abdelaziz, qui s’empare de Lisbonne et en fait une cité Maure, c’est à dire arabo-berbère, et le restera plusieurs siècles. Sous l’impulsion des maures, peu à peu, Lisbonne s’agrandit,. On dit même qu’elle va avoir jusqu’à 100 000  habitants, une dimension exceptionnelle au bas moyen-âge. Les habitants adoptent mœurs, langues et religion des conquérants : la Al-Usbuna des Arabes vient de naitre et elle s’entoure d’une muraille pour protéger la population.

Cette muraille est encore visible dans Lisbonne, et partir à la recherche de ses vestiges est un bonheur. En suivant son tracé- il faut parfois beaucoup d’imagination– c’est remonter le temps, comprendre pourquoi la ville nous parait si méditerranéenne, de patios en escaliers, de fontaines en placettes, de passages en ruelles. Du château, lui aussi construit par les Maures sur l’emplacement probable d’une ancienne forteresse romaine, la muraille descend vers Alfama, jusqu’au Tage, et remonte ensuite derrière la Cathédrale pour aboutir à nouveau au château São Jorge.

La municipalité qui fait un réel effort pour valoriser le patrimoine historique de Al-Usbuna a créé un itinéraire spécial consacré à la Cerca velha. Le parcours est jalonné de totems, sur lesquels figurent le dessin de la muraille, et les explications en portugais et en anglais. Placés à des endroits judicieux, les totems permettent de lever les yeux, et de voir autrement des pans de murs qui seraient sans cela uniquement  de simples pans de murs.

Le trajet circulaire d’1,5km environ, qui suit la muraille, la perd et la retrouve, est jalonné de 16 totems, entre la Rua do Chão da Feira et la Rua do Milagre de Santo Antonio. Il ne faut pas en principe plus d’une heure pour boucler la boucle, mais on peut y consacrer facilement trois heures, en prenant le temps de musarder. L’un des temps forts du parcours se trouve à la Casa dos Bicos, actuelle fondation Saramago, qui comprend un morceau de la muraille romaine, un des rares endroits ou elle est conservée. Le tracé médiéval du parcours de la vielle muraille, la muraille des maures, a été conservé  jusqu’au début du XIVe siècle et la construction de la muraille Fernandine, pour ceindre une cité devenue beaucoup trop petite.

On aime

Le parcours passionnant qui permet de lever les yeux et de regarder la ville autrement. Les totems explicatifs. La durée raisonnable du circuit en boucle.

On aime moins

Les gravures trop légères sur des totems noirs rendant la lecture difficile. Les noms donnés aux totems ne correspondent pas toujours aux dénominations connues des habitants : mais se perdre un peu fait partie du plaisir.

 

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