Le restaurant Cavalariça Évora, alentejane contemporain
Cavalariça, la réinvention d’une gastronomie alentejana
Évora, en Alentejo, est une ville remarquable par sa richesse de patrimoine. Elle est protégée par des remparts et dissimule à l’intérieur des trésors de son histoire fabuleuse.
Maure, Juive et Chrétienne par le passé, Évora fut aussi romaine. Et l’un de ses joyaux est un temple bien conservé qui occupe le centre ville, non loin de la Sé Cathédrale.
On l’a longtemps appelé Temple de Diane, mais il n’est pas en réalité dédié à cette déesse. C’est un temple construit en l’honneur de l’Empereur Auguste.
Le palais des Ducs de Cadaval qui jouxte le temple permet une vue singulière sur l’édifice romain.
Mais c’est dans la cour ducale que se trouve le trésor gastronomique qui nous intéresse : le restaurant Cavalariça Évora, les écuries d’Évora.
Installé dans le jardin du palais, sous une verrière, le restaurant est prolongé par des tables en terrasse, dans la cour d’honneur du palais, ombragée d’arbres fruitiers et décoratifs.
Le restaurant a été confié au chef Bruno Caseiro
La passion des bons produits du terroir
Le chef Bruno Caseiro met un point d’honneur à valoriser les bons produits régionaux. Au Cavalariça Évora, la viande a goût de viande, les fruits sont délicieux et les tomates ressemblent à des tomates.
L’exigence de qualité de la part de fournisseurs triés sur le volet se traduit par des explosions de saveurs subtiles.
Le menu change avec les saisons pour coller au plus près de ce que la terre produit. C’est une philosophie mais ce n’est pas cabotin.
tout commence par le panier de pain maison, avec notamment une « réplique » de pain alentejano. Servi avec un beurre de 15 jours de maturation.
Ensuite la ronde des plats que www.lisbonne-affinités.com a pu goûter illustrent parfaitement la philosophie du chef.
La ballotine de lapin : une réinvention du « lapin à l’escabèche », un plat typique régional. Une ballotine humide et savoureuse , présentée en fines tranches mais dont la saveur rappelle le meilleur pâté de lapin de notre enfance.
Autre « fausse simple » : la tortilla alentejane, également en entrée et les empanadas chiliennes, faites avec du mouton façon « ensopado de borrego » et enfin, bien évidemment en saison, un méli-mélo de tomates (grosse tranche de tomate, crème de tomate au four, sauce réduction de tomate, assaisonné au vinaigre de tomate, et le tout surmonté de tomates cherry travaillées.
On l’aura compris : une nouvelle vie pour la tomatada.
Des plats soignés, des desserts raffinés
La seiche proposée ainsi que la viande de porc noir d’Alentejo sont sans chichis. Mais il y a tout un savoir faire appliqué à la confection qui permet de sublimer les saveurs.
Les desserts sont particulièrement bien réussis.
D’abord, et là encore, inspirée de la tradition dite « Orange du pauvre », un dessert à base de citrine, et toujours disponible sur la carte : rouleau à l’orange, sur une couche de caramel, servie avec une compote de pelures d’orange, de jus d’orange et de miel, et accompagnée d’une glace à la camomille et d’un croquant au miel.
Ensuite, autre expérience sucrée, un granité de grenade, sur une compote de coing et gelée, tuile croquante de riz frit et crème de cajou.
Original et surprenant, subtil en bouche et rafraichissant.
Gastronomie et culture dans un palais
Les peintures qui décorent le restaurant sont de l’artiste sud-africaine Esther Malhangu. Un choix étonnant cependant les couleurs et la géométrie des panneaux décoratifs s’insèrent parfaitement avec le patio du palais.
Le contraste avec le décor naturel et le temple romain que l’on aperçoit est un jeu plaisant.
Il faut visiter l’église du palais, un trésor du XV e siècle. Elle est privée- l’église appartient aux Ducs de Cadaval- mais est ouverte au public. L’église est connue comme étant l’église dos Loios (ordre de St Eloi)
Au 1er étage du palais on peut visiter des expositions . Et en 2024, c’est l’exposition des dioramas de Ronan-Jim Sévellec qui a pris place dans les salles du château. les dioramas sont des scènes reconstituées dans des boîtes, offrant une vision très personnelle du monde de l’artiste.
L’exposition est également parsemée d’objets qui appartiennent aux Ducs de Cadaval : malles Louis Vuitton, Poteries chinoises etc..
Un détour par Évora est toujours riche d’émotions et ravit aussi bien papilles que vue et odorat.
pour découvrir le palais https://www.palaciocadaval.com/eventos-culturais/
Cavalariça Évora, un restaurant informé
On accède au patio du restaurant par une porte à gauche de l’église du palais.
L’été on peut profiter du patio (72 couverts) et l’hiver de la verrière simple et chaleureuse (42 couverts).
Comptez 50 euros par personne sans les vins.
Cavalariça
Palácio dos Duques de Cadaval,
Rua Augusto Filipe Simões, 9, 7000-845 Évora
reservasevora@cavalarica.com | (+351) 266 248 775
Le chef Bruno Caseiro est aussi à la tête du Cavalariça Comporta et du Cav 86 à Lisbonne.